Thia |
SCREENPLAY EYES ONLY - © 2019
Alexandre Keyland
L'Escapade
Avez-vous déjà approché une réalité à la frontière de l'extraordinaire?
Avez-vous déjà senti se dérober vos certitudes sous vos pieds?
jusqu'à être renversé, confronté à une inversion qui vous force à remettre tout en question?
le nez collé à la vitre de sa baie vitrée,
des rêves complexes et intraduisibles s'envolaient vers le ciel,
ils revenaient de façon récurrente dans l’esprit de Thia.
Elle ne retrouvait la paix qu'en embrassant les étoiles.
Elle observait l'espace et à travers les profondeurs insondables,
un signal raisonnait dans son esprit:
“Vient...” lui murmurait le ciel
Le sentiment d’une présence intelligence bienveillante et infiniment indicible, l’assaillait.
Bien souvent elle laissait intentionnellement les volets ouverts la nuit
pour avoir le ciel comme compagnon.
En observant les étoiles, mille lumières dansaient dans son esprit.
Ah! la tendre galaxie! La douce Voie Lactée! Et la course de Vénus!
Parfois elle ouvrait discrètement la baie vitrée et se glissait sans bruit au dehors
en rêvassant sur le rebord de la fenêtre.
Thia refusait la logique de l'école ou il fallait toujours user des coudes
pour se distinguer en classe et gagner le respect des autres gamins.
Ce n'était pas son truc.
Elle avait toujours rêvé vivre dans la forêt, là haut, sur les plateaux dominant la ville.
Pour elle c’était des bois étranges peuplés de légendes et d’indigènes aux longues plumes.
Elle s’était souvent aventurée clandestinement sur les hauteurs plantées de hauts pins.
L’orée du bois n’était pas très éloignée
et cette nuit là elle décida de sauter sans bruit du rebord de la fenêtre.
Se faufilant entre les buissons secs, elle rejoint rapidement le monde naturel,
fuyant les rues rectilignes qui s’étendait à l’infini.
La colline d’où elle dominait la banlieue
restait l'endroit le plus intime qu’elle avait découvert en ce monde.
Arrivée en haut de la piste par-feu,
elle s’allongea généreusement dans l’herbe au pied des séquoias immenses
afin de parler aux étoiles, à défaut de pouvoir parler aux hommes...
Thia regardait le soleil se coucher au loin entre deux majestueux sapins,
cette vision lui rappelait un sentiment lointain... Mais d'où?
un captivant sentiment de déjà vu...
La nuit tomba. Elle observait les rues éclairées,
infiniment rectilignes et percevait les plaintes d’une sirène dans le lointain.
Le soir recouvrait la mégapole d’un manteau obscur sous une bonne couche de smog.
Elle passait de longs moments ainsi à observer.
Les chiens du quartier s’étaient mis à converser...
C’était comme si le monde tout entier se déployait sous ses yeux.
Alexandre Keyland
L'Escapade
Avez-vous déjà approché une réalité à la frontière de l'extraordinaire?
Avez-vous déjà senti se dérober vos certitudes sous vos pieds?
jusqu'à être renversé, confronté à une inversion qui vous force à remettre tout en question?
le nez collé à la vitre de sa baie vitrée,
des rêves complexes et intraduisibles s'envolaient vers le ciel,
ils revenaient de façon récurrente dans l’esprit de Thia.
Elle ne retrouvait la paix qu'en embrassant les étoiles.
Elle observait l'espace et à travers les profondeurs insondables,
un signal raisonnait dans son esprit:
“Vient...” lui murmurait le ciel
Le sentiment d’une présence intelligence bienveillante et infiniment indicible, l’assaillait.
Bien souvent elle laissait intentionnellement les volets ouverts la nuit
pour avoir le ciel comme compagnon.
En observant les étoiles, mille lumières dansaient dans son esprit.
Ah! la tendre galaxie! La douce Voie Lactée! Et la course de Vénus!
Parfois elle ouvrait discrètement la baie vitrée et se glissait sans bruit au dehors
en rêvassant sur le rebord de la fenêtre.
Thia refusait la logique de l'école ou il fallait toujours user des coudes
pour se distinguer en classe et gagner le respect des autres gamins.
Ce n'était pas son truc.
Elle avait toujours rêvé vivre dans la forêt, là haut, sur les plateaux dominant la ville.
Pour elle c’était des bois étranges peuplés de légendes et d’indigènes aux longues plumes.
Elle s’était souvent aventurée clandestinement sur les hauteurs plantées de hauts pins.
L’orée du bois n’était pas très éloignée
et cette nuit là elle décida de sauter sans bruit du rebord de la fenêtre.
Se faufilant entre les buissons secs, elle rejoint rapidement le monde naturel,
fuyant les rues rectilignes qui s’étendait à l’infini.
La colline d’où elle dominait la banlieue
restait l'endroit le plus intime qu’elle avait découvert en ce monde.
Arrivée en haut de la piste par-feu,
elle s’allongea généreusement dans l’herbe au pied des séquoias immenses
afin de parler aux étoiles, à défaut de pouvoir parler aux hommes...
Thia regardait le soleil se coucher au loin entre deux majestueux sapins,
cette vision lui rappelait un sentiment lointain... Mais d'où?
un captivant sentiment de déjà vu...
La nuit tomba. Elle observait les rues éclairées,
infiniment rectilignes et percevait les plaintes d’une sirène dans le lointain.
Le soir recouvrait la mégapole d’un manteau obscur sous une bonne couche de smog.
Elle passait de longs moments ainsi à observer.
Les chiens du quartier s’étaient mis à converser...
C’était comme si le monde tout entier se déployait sous ses yeux.
« Est-ce là tout ce qui existe ? »
Parfois elle jetait un œil dans les profondeurs du ciel nocturne.
Le scintillement de l’espace dans le crépuscule se faisait plus présent et le calme l’envahit.
Thia fermait les yeux et se laissa tomber dans la voûte céleste...
Il n’y avait rien de plus pur à ces yeux que le ciel
et elle s’était promise de ne jamais redescendre.
Lors de ses nombreuses escapades nocturnes,
Thia s’était promise de ne jamais mener une vie limitée...
Elle se laissait bercer par la vibration de la terre...
le chant des grillons cachés dans le tapis d’herbes sèches,
elle ne l'entendait pas,
elle le ressentait.
En Bas, l’immense mégapole aux lumières artificielles,
grondait, bourdonnait d’une façon inquiétante.
Thia s’endormit
La vision
Des messages radio-télévisés diffusaient depuis soixante minutes
des bulletins d’alerte automatique sur toute la côte Ouest.
Quelques soubresauts sismiques.
Les sirènes se déclenchent, des animaux affolés, des klaxons, des bris de vitrines, la panique.
Soudain une explosion titanesque!
Les deux plaques américaine et pacifique venaient brusquement de se rencontrer,
d'exploser l'une à l'autre.
Et des bruits déchirant entravèrent la marche du ciel
pendant que les étoiles continuaient de veiller.
Une éruption volcanique éventra la roche tout le long de la faille.
Un panache titanesque assombrit le ciel.
Le ventre de la terre venait de s'ouvrir. La mer se retournait en de déchirantes vagues.
Brusquement une remontée magmatique colossale jaillit des entrailles de la terre.
Des langues de sang luminescentes s'écoulèrent.
Des colonnes de lave immenses jaillissaient le long de la crevasse.
Le sang de la Terre se mit à bouillir
pendant qu'une vague grandiose semblable à une baleine s’élança vers le ciel;
la mer ouvrait sa grande robe débordante!
Des milliers de véhicules s’élançaient sur les échangeurs d’autoroutes.
Les gens hurlaient, ils avaient entassé le plus possible d'affaires sur le toit des voitures.
Sous les plaintes des sirènes des odeurs pestilentielles se sont rependue partout.
Des odeurs de graillon, de vomis, de poissons échoués, des odeurs d'hydrocarbure.
Un terrible craquement de terre déclencha une catastrophe inhabituelle.
Les gens furent avalé, submergé, englouti dans les lames de la Terre...
Le continent dans son entier commença à sombrer dans l‘océan.
Les rescapés qui avaient échappé à l’engloutissement et qui
crapahutaient tant bien que mal sur les colline disparurent soudain les uns après les autres
comme foudroyé par des éclairs venus de nulle part
Thia grimpa sur la montagne
et s'agrippa à un gros rocher pour chercher un signe de vie autour d’elle.
Personne...
Elle tenta de gagner les derniers mètres qui la séparait du sommet.
Seule sur la montagne qui s’enfonçait inlassablement dans l’océan,
elle senti le temps se comprimer puis s’arrêter progressivement.
La montagne devint une île... Une île de plus en plus étroite
et une colline de moins en moins haute...
Thia, dernière survivante sur cette terre engloutie regardait alentour la fin du monde.
Ce serait bientôt la mort.
Des flashs apparurent dans sa mémoire,
elle se souvint d’Otanka, son protecteur,
elle revit ses grands mères.
Elle eut la vision d'un doux foyer uni dans la lumière.
Elle aperçu l’image du Lord qui la regardait d’un air complice...
Elle revoyait sa cavale à travers le désert
et enfin toute l’histoire de l’humanité défiler à reculons.
Dans son dernier rêve elle se blottissait contre des parents qui semblaient imaginaires
Elle ne pouvait voir leurs visages,
Alors que son rocher s’enfonça inévitablement...
“Est-ce ma faute ce qui arrive?”
Anesthésié par un calme inhabituel.
Surement un réflexe de survie mentale,
son esprit fut submergé de bien-être
et avait stoppé net toutes réflexions logiques
pour surmonter l’impossible réalité.
“Est-ce moi qui ai déclenché la fin?...”
Les vagues déferlantes commencèrent à s’éventrer sur les rochers immédiats.
Cette fois c’était au tour de son rocher de s’enfoncer dans les eaux tumultueuses...
Son heure, comme celle de l’humanité avait sonné.
“Quelle erreur ai-je commise?”
Alors que les derniers mètres la séparant des eaux s'égrainaient inlassablement,
toute sa vie défila sous ses yeux...
Rencontre avec Otanka
Elle s'éveilla brusquement!
Haletante de stupeur, des gouttes de sueurs au front,
sa main vint écraser une pigne de séquoias centenaires de la haute Californie...
Tout n'était que silence en ce matin de Juin 1965.
Quelques criquets chantaient dans leur langue un bout de "When you wish upon a Star..."
Elle examina son état général; Sa robe de nuit déchirée,
de la terre sur les genoux, et des aiguilles de pins sur les joues!
Soudain une main lourde mais tendre, se posa, rassurante, sur son épaule...
Il s'agissait du vieil ermite du parc, tous le monde en avait entendu parlé
et les gens le voyaient d'un mauvais œil;
chemise à carreaux et Jeans, solitaire, silencieux, insondable
il ramassait les détritus sur la montagne.
le vieil homme à la peau rouge, tannée par le soleil
et dont les yeux noir semblaient projeter
des foudres d'ombre et de lumière rencontra le regard éthéré et embué de Thia...
Il lui tendit la main et l'aida à se relever...
...Se relever de la plus terrible vision jamais vue.
Et c'était bien trop réel pour n'être qu'un rêve...
-Je... Je... n'ai pas peur...
ajouta-t-elle toute tremblante du haut de ses 16 ans,
en s'exprimant comme une bègue paralysée par la peur.
Le vieux natif américain, impassible, l'examina quelques instants d'un visage neutre,
puis il fit un geste de la main pour l'inviter à le suivre,
Mais les jambes tremblantes de Thia se souvinrent du cauchemars,
elle ne pouvait mettre un pied devant l'autre...
Elle s'effondra au sol, retenu de justesse par l'ermite
Il l'a souleva et la porta dans ses bras un peu plus haut
en traversant la partie sauvage de la forêt...
Thia, de son esprit fertile commença à imaginer toute sorte de scénarios,
"Est-ce un vieux fou qui ne sait pas parler?
Est-ce que c'est le kidnappeur d'enfants et de chats?
Est-ce un pirate cannibale? Ou le fameux pervers du quartier sud?
Ou un extra-terrestre qui a déjà prit forme humaine?
Vas-t-il me mettre en conserve pour l'hiver?
Va-t-il faire de moi sa fille adoptive?
Mais pourquoi je lui fais confiance?
Parce-qu'au delà de son imagination abracadabrante de jeune fille des banlieues
elle se senti rassuré en présence de ce vieux Navarro...
quand elle rêvait Thia entendait les chants des oiseaux, les sirènes des océans et les insectes
mais quand elle s'éveillait au monde réel
elle redevenait sourde et bègue comme un pot.
Il valait mieux ne pas ouvrir la bouche, pensait-elle
si c'était pour déformer chaque mot.
Il la déposa dans sa petite cabane. Un très vieux mobile home d'où émanait une douce lumière
caravane encrée au bord d'une haute forêt de pins.
un poile, un tapis mexicain miteux
des rideaux en écorce d’épicéa et une cuisinière à bois.
Pour seul couche; un divan aussi usé que le vieil indien lui même,
et sur le divan une étoffe rapiécée aux couleurs hopis.
Des odeurs sèches de grillade de lapin mélangées au parfum de pins et de lampe à pétrole
Pas de télé ni de micro onde...
Un vrai trou perdu!
Il déposa Thia sur la couverture rapiécée du divan qui craqua sous son poid.
Il trempa un tissu dans une réserve d'eau et avec
il épongea le front de l'adolescente
encore a demi obsédée par son imaginaire perturbé.
Les yeux hagard, dans le vide
ELLE VOYAIT
Le vieux sage lui chanta une très ancienne mélopée oubliée de nos jours,
mais que son arrière grand père ramena des âges de Geronimo
Kayouwani kayouwe kayouwani kayouwe
Weiheoooeeeee awiawi newa nawiha Eyaaaaa
La respiration de Thia ralenti, Elle n'entendait pas le chant
mais ressentait l'air vibrer sous la mélopée du vieil indigène.
Sa respiration se fit plus régulière.
Le vieux fou posa ses mains sur son front et son plexus solaire...
Kayouwani Kayouwe kayouwani kayouwe...
Elle se calmait, mais c'était trop pour elle, trop de calme
Elle croyait en cette intelligence bienveillante
Et si Dieu existait, ce n'était pas ce qu'il voulait!
garder le silence dans un monde ravagé,
Dieu était en colère! Il voulait tout chambouler
et tout reconstruire!
Elle l'avait vu!
Sa vie dans cette ville dépotoir n'était pas la sienne!
Elle bondit soudain au milieu de la pièce, et d'une énergie qui envahit tout l'espace,
hurla de toute ses tripes, d'une longue plainte venue de toutes les entrailles de sa terre,
de tous les âges du monde.
d'un cri issu de la nuit des temps!
Tous les oiseaux de la forêt d'éveillèrent et s'envolèrent en piaillant,
et le renard en perdit sa proie pour se cacher dans la forêt avec les lapins, les lynxs et les coyotes!
Mais les Loups avaient tendus l'oreille
Le vieil ermite recula, et continua à chanter à voix basse, la peur au ventre
devant se qu'il lui sembla être un cas de possession
Kayouwani Kayouwe kayouwani kayouwe...
Alors Thia bondit au dehors, couru de toute son âme,
disparu dans la forêt et s’effondra au sol
En irriguant la terre de toutes ses larmes
La présence de la forêt la rassura enfin...
Elle s'endormit...
Seconde Vision
Quand l'aube s'est levée, il ne restait plus que le vaste océan d'eau salée et une île...
Une île à la dérive, et la plaine devint comme un œil immense rempli d'arbres,
de sources et de survivants...
Elle entendit des gens
Noirs, jaunes, rouges et blancs, femmes, enfants, vieillards,
Ils ont continué à remplir la mer d'eau salée de leurs larmes
Et ce petit continent dérivait comme s'il chevauchait un dragon d'eau.
Lui seul pouvait nager à la surface de l'eau salée,
lui seul venant de l'eau douce...
Et le dragon serpentait au dessus de la mer infinie,
lui dont la queue venait de la source des entrailles de la terre
et dont les yeux et les antennes et les moustaches furetaient pour un nouveau destin,
une nouvelle terre?...
Elle s'éveilla submergés par cette nouvelle vision...
les yeux noyés elle se décida à redescendre vers la ville aux rues répétitives...
Thia considéra un moment les voitures machines qui fourmillaient sur les autoroutes
les tours jaillissaient de la brume du centre ville au loin.
Elle essuya du revers de la main ses perles d'eau salée
Elle n'aimait pas ce monde!
Elle ne l'accepterai jamais
...
Retour au Quotidien
Un jeune président idéaliste
fils de Rose et de Joseph Fitzgerald Kennedy
symboles d'une nouvelle génération et d'un nouvel espoir d'avenir,
avait été assassiné, remplacé par un texan sanguinaire qui allait provoquer un vrai massacre au Vietnam.
Le peuple américain et le monde semblait totalement anesthésié,
les gens avaient perdus les valeurs et les rêves portés par le jeune président
en même temps d'avoir sacrifié leur jeunesse.
Et Thia, parfaite adolescente anonyme,
habitait une maison à peu de chose près semblable à celle du voisin.
Après 24h de fugue elle revint chez elle au crépuscule,
escalada le rebord de sa fenêtre et se glissa sans bruit dans sa chambre.
Au même instant une voiture approcha.
Les lumières des phares inondèrent nerveusement l’allée du garage, éclairant son vélo laissé au milieu.
Un brusque coup de frein fit crisser les pneus de la berline et aussitôt la portière s’ouvrit.
Dans un léger nuage de poussières, deux jambes s’engagèrent dans le jardin où elle jouait.
L’homme approchait...
Thia avait entendu le moteur de la Ford Country Squire de son père
Elle eut du mal à sortir de son univers.
Au prix d’un effort, elle quitta ses rêves de nouveau monde
et sorti sur le pas de la porte l'air coupable.
-THIA!! Ton vélo! S'il te plait! Cria son père avec de grands gestes pour les sourds
Lithia vivait dans une maison dont l’intérieur n’était qu’un sublime désordre.
Des objets de voyages répandus au sol, archéologie égyptienne, poteries macédoniennes,
étagères de livres, des tas de classeurs et d'albums empilés et du bric à brac dans un coin.
Des lampes et une décoration moderne, mélangée à des meubles classiques;
c’était un encombrement trop important pour une maison de lotissement.
Toutes les affaires avaient été entassées au possible dans les coins,
comme après l'emménagement précipité de nobles déchus...
La télévision, nouveau signe extérieur de richesse dans les années 60,
débitait des programmes avec plus ou moins de contenu.
La femme avec tablier grillait des steaks
en jetant parfois un œil distrait vers le tube cathodique.
C'était l’heure des informations. Des manifestations diverses peuplées l’écran.
Thia regardait l’écran, l‘air neutre.
Il lui semblait comprendre la trame inconsciente du défilé d’images
entre coupées de spots publicitaires...
Sa mère, Mary Adams Wasbburd, genre bon chic bon genre
tout droit sortie des glamoureuses années 50,
entra dans la maison en pleine crise fanatique!
-THIA!! Oh mon DIEU! Par la sainte TRINITE!!! TU ES VIVANTE!
dit-elle comme l'un de ses prêches à l'église du quartier de Sunland.
L’enfant ne bougea pas.
Lorsque Thia suivait les cours à l’école, lorsqu'elle regardait jouer ses camarades
ou quand elle se plantait devant la télévision,
la jeune fille retournait dans un état second, absente,
genre "vous pouvez toujours causer!".
La mère, larme à l’œil, s'agenouilla devant son nez
-Ma fille... Dieu a voulu que tu nous soit retourné...
Plus tard après le sermon familial sur l'interdiction absolue des escapades en forêt
et l'extrême obligation divine de ne pas adresser la parole aux inconnus,
la télévision se ralluma à l'heure du repas et fit office de présence inepte mais rassurante.
Un autre nouvel appareil absurde trônait dans la sainte cuisine; Le mixeur électrique!
Malgré le progrès Mary n'allait pas tarder à découvrir une nouvelle ride
au matin après toutes ces péripéties.
Pendant ce temps, Thia était déjà loin, demeurant dans le silence...
Une avalanche de Schémas complexes, d'animaux sauvages
et de couleurs en kaléidoscope défilèrent rapidement dans sa tête
comme un télescopage d‘informations contradictoires...
Le poste de télé diffusait des images d’hommes d’affaires influents et souriants,
désireux d’aider les pays sous-développés
afin d’apporter des solutions globales aux problèmes du monde...
Et Thia dégustait un yaourt...
Elle sentait quelque chose de diffus dans ces images rassurantes...
Thia se planta tout juste devant l'écran, hypnotisé!
-Ne te colle pas au poste!” lança Maxime, son Père
Mary mima avec ses mains un langage approximatif;
-Regarde bien mes mains
" J’en - ai - ras - le - bol - que - tu - reste - cloué - devant - cet - engin!
Mais Thia ne dévia pas son regard...
A moitié autiste.
Maxime le chef de la famille déchue prit la parole
-Il Faudra bien qu’elle accepte d’utiliser les signes si elle veut communiquer un jour...
Sa mère retourna au fourneau.
-Et bien essaye toi, moi je suis découragé, elle est têtue ta gosse...
On a tout essayé, les cours de rattrapage, le catéchisme, le piano, le psychiatre d'enfant, le sport, la poterie...
Rien n'y fait! Et maintenant la fugue!
Je suis découragé...
"On dirait que tout part en compote depuis la faillite Max!
-Voilà c'est de ma faute, je savais bien que j'allais y avoir droit! lança Maxime
Muette et têtue,
Totalement étrangère à la dispute hautement intellectuelle, Thia semblaient lointaine,
parfaitement à coté de la plaque, en décalage complet...
Depuis longtemps elle percevait des images de mondes magiques et merveilleux
où la vie n’était qu’un enchaînement de féerie, de vivacité, d'enthousiasme et de sons merveilleux...
Elle pouvait les entendre
le monde réel lui était pénible, dépourvu de lumière, sans aucun sens
et semblable à un vaste dépotoir bruyant, absurde, malodorant
et dont la seule issue de secours se trouvait sur les hauteurs
afin d’admirer du haut des montagnes les trois quart du ciel.
L’école, la maison, la ville, le supermarché conditionnait son quotidien...
Une vie normale imposée et parfaitement réglée.
Bientôt ce serait le Lycée, par correspondance, puis ensuite l’Université
et enfin avec beaucoup de chance dans sont état,
un travail ou le mariage hypothétique avec un homme,
Ce n'était pas ça la vie!
A l‘heure du repas personne ne parlait.
Chacun semblait très accaparé par les potatos et les images télé
qui procuraient à celui qui s’en nourrissait le sentiment illusoire d’appréhender le monde.
Les visages livides et les yeux globuleux ne reflétaient plus que la lumière pale de l’écran.
On ne savait plus à quel moment la vie du couple si glamour à l'époque,
avait basculée dans la routine.
Au monologue du journaliste se mêlait le bruit des couverts et des mâchonnements.
Ainsi se poursuivait la vie modèle de banlieue;
travailler toute sa vie de manière à gagner une misère afin d’acheter des vivres et une maison à crédit
et rester en vie pour travailler et remplir à nouveau le réfrigérateur
afin d'être en forme pour aller au travail...
et finir par rentrer fatigué et stressé à la maison
dans des conditions humaines proches du néant,
Quelque chose ne tournait manifestement pas rond...
Pillage à Bagdad
Une tempête de sable soulevait des brassées de nuages dans la banlieue nocturne de Bagdad.
Trois véhicules tout terrains stoppèrent net.
Un commando de sunnites armés jusqu’aux dents sautèrent de voiture
et se dirigea au pas de charge vers le musée au milieu des bourrasques et des nuages de sable.
La visibilité était quasiment nulle malgré les faisceaux de leur puissantes torches Mag-light,
Ils firent sauter la grande porte au plastique qui vola en éclat.
La tempête chargée de sable illuminé des torches s’engouffra dans le hall.
Le commando se dirigea vers la salle protégée.
La plus sensible...
Ils firent sauter la dernière porte au plastique et neutralisèrent le gardien de nuit.
Un homme au visage enturbanné, yeux clair,
se planta devant d’antiques tablettes exposées au milieu de la pièce sécurisé,
il jeta un coup d’œil sur les numéros indiqués sur les vitrines.
Il pointa son doigt vers 9 tablettes;
-Celle-ci, celle-ci, celle-ci, celle-ci, celle-ci, celle-ci, celle-ci, celle-ci et celle-ci!
-Dépêchez-vous nous n’avons pas beaucoup de temps!
Dit-il dans un arabe qui cachait un accent occidental.
Les hommes du commando brisèrent les vitrines des tablettes désignées,
les décrochèrent et les placèrent dans des valises ultra-sécurisées
dont les dimensions avaient été prédéterminées à l’avance.
Une valise par tablette.
9 tablettes dans 9 valises argentées verrouillées par un code.
-On évacue!
Dix hommes restèrent à l’intérieur pour briser quelques vases antiques,
des bustes de lions babyloniens d’une valeur inestimable,
renversèrent des statues mésopotamiennes
et emportèrent des dizaines d’objets au hasard dans leurs grands sacs.
Avant de quitter les lieux ils laissèrent soigneusement une écharpe sunnite sur le sol.
Puis évacuèrent le musée pour retrouver à l’extérieur
leurs véhicules civils tout-terrain flambant neuf land Rover.
Si tôt le groupe au complet les 4x4 démarrèrent dans un grand nuage de poussière.
Le Lord
De l’autre côté de l’Atlantique,
sur la terrasse d‘un grand ranch dans le nord-ouest américain
planté au milieu de prairies ondulantes,
un dignitaire sexagénaire au regard magnétique,
Habillé d’un pull à col roulé et d’un pantalon velours,
se tenait debout avec ses labradors noirs, contemplant les dernières lueurs du crépuscule.
Ses cheveux gris ondulaient sèchement, ses sourcils blancs clairsemés remontaient fièrement.
Ses yeux très clairs transperçaient les choses, il pouvait influer avec, sans mots dire.
Dans son regard lucide on pouvait lire mille sentiments...
Il fit quelques tapettes amicale sur l’une de ses bêtes remuant la queue gentiment.
Il aimait la nature et les animaux.
Il appréciait de pouvoir sentir le vent sauvage et l'air frais des grandes plaines
lors de longues promenades avec ses chiens,
ou gambader avec sa magnifique jument racée.
Chaque ride de son visage témoignait d'un combat gagné.
Chaque plissement de pommettes était une épreuve passée.
Sa vieille âme interrogeait les nuages crépusculaires.
Un rêve le taraudait depuis longtemps, depuis trop longtemps...
Il voyait une jeune femme dans le plus simple appareil dans une plaine sauvage,
tout était flou.
Elle courait, le visage rayonnant, dans une grande plaine verdoyante
en se faufilant entre les hautes herbes,
s'arrêtant ici et là pour contempler une fleur, ou une pierre.
Elle observait toutes choses avec un émerveillement innocent,
comme si elle découvrait le monde...
Il lui apprenait le noms de plantes exotiques inconnues,
d'animaux sauvages in-envisageables, et de minéraux non répertorié...
Mais le rêve s'interrompait systématiquement
au moment précis où il allait découvrir son visage.
Frustré, il regardait le soleil se coucher, le regard translucide.
Il savait presque tout du monde, mais dans sa solitude extrême
il ignorait tout de cette femme...
De sa main gauche aux veines boursouflées il s’appuyait sur le pommons argenté,
luisant entre ses doigt, d’une antique canne.
Un major d’homme très distingué entra sur la terrasse
munit d’un vieux téléphone de la Western Union portant la date 1890.
-Un appel pour vous Monsieur.
Le vieux dignitaire prit appui sur le paumons de sa canne et décrocha le téléphone.
-Oui?
Une voix fébrile résonna dans le haut parleur,
-Au dessus des nuages...
Le vieux dignitaire acheva la phrase code d‘identification, avec un accent shakespearien
-Vole pégase et les chariots de feu...
Qui a-t-il Roger?
-Un pillage au musée de Bagdad. Des antiquités ont été dérobées! Tout a été saccagé!
Les voleurs se sont emparés des tablettes de Sumer! 9 tablettes précisément...
Je pensais que ça pouvait vous intéresser!
Il s’appuya gravement sur le paumons de sa canne et s'assit sur un petit tabouret
en bois de taille de bûcheron
-Vous voulez parler des antiques tablettes gravées de Sumer,
de la civilisation disparue en Mésopotamie?
-Oui Monsieur. Mais les pilleurs n’ont prit que neuf tablettes parmi toutes celles exposées,
ce qui me paraît étrange, vu le nombre d‘objets emportés!
-Aussi peu de tablettes quand on connaît leurs valeurs... Qu’est ce que cela veux dire?...”
Il réfléchit.
"Roger, vous savez que je suis passionné d'archéologie,
Ce serait bien de découvrir la raison qui a poussé ses malfrats à dérober 9 malheureuses tablettes...
n'est-i l pas?
-J'appelle immédiatement les services secrets.
et J’envoie notre jeune loup archéologue Jack Harias dès que possible à Bagdad,
-Merveilleuse idée Roger, je prendrais en charge la logistique.
Le vieux dignitaire avait tissé des liens avec le père de David Jack Harias
depuis la seconde guerre mondiale.
Il jouissait d’un statut qui faisait de lui un spécialiste international de la Mésopotamie antique
et des langues sémites et des plus anciennes écritures sumériennes.
Sa traduction des textes cunéiformes demeurait la plus avancée
et la plus clairvoyante au monde jusqu'alors.
La trentaine, maladroit, tête en l’air, il avait l’allure d’un scientifique fou,
lunette accroché au nez en permanence.
C’était un “Borderliner” toujours à la limite de la réalité…
Le vieux dignitaire suivait depuis longtemps ses recherches archéologiques
dans les sables en Syrie,
dans les ruines de Jordanie et d'Israel,
sur les pentes du Sinaï, sous les pyramides de Gizeh
sur les terrasses de Baalbeck
et à Persépolis en Iran.
Ce soir là il s’était assoupit sur sa table de cuisine farcis de livres et de cartes.
Le téléphone sonna au milieu de la nuit, Jack sursauta, l’œil cerné
il fouilla dans le tas de paperasses éparpillés et saisit le
téléphone entre la machine à café et un dictionnaire hiéroglyphique.
La voix familière du vieux dignitaire au bout du fil;
-Jack je ne vous réveille pas?
-Non Non... Enfin presque, qui a-t-il?
-Il s’est produit un événement fâcheux en Irak.
Avant tout vous allez devoir prêter serment de confidentialité.
-Mais que se passe t-il?
-Des pilleurs ont semble-t-il vandalisé le musée de Bagdad.
-Ah bon? Mais c’est intolérable!
-C’est ce que nous verrons bientôt.
J’apprécierai que vous n’ébruitiez pas trop cette affaire.
Vous êtes l’un des meilleurs dans le domaine
et ces tablettes appartiennent au patrimoine mondial.
Il serait inconvenant de les laisser entre de mauvaises mains.
Acceptez-vous de m’aider?
-J'aurai bien aimé, cependant je dois assurer mes cours et conférences et...
-Je vous affrète un avion spécial qui part à Bagdad demain.
-Demain? Mais j’ai un travail en cours pour l’université de San Diego et…
-Soyez sans crainte, je vous allouerai de quoi financer
vos dix prochaines années de recherches.
Appelez-moi dès votre arrivée à Bagdad.
Le vieux dignitaire raccrocha.
-Vous allez me financer pour les dix prochaines... Allo ?
Jack Harias ne pouvait en croire ses oreilles. Il raccrocha son vieux téléphone
et leva les yeux sur ses parchemins.
Accroché au réfrigérateur; des photographies de tablettes gravées en alphabet cunéiforme.
« Je n’ai plus de problème d’argent ! »
La Fuite
L'envie de prendre la fuite devint de plus en plus fort chez Thia,
Elle tournait en rond dans cette prison qui lui servait de maison
l'appel de la forêt l'avait submergé, avait envahit ses moindres pensées
et faisait battre son cœur
Ce soir là ses parents ne rentrèrent pas.
Ils étaient très en retard...
Tournant en rond dans la maison vide, elle commença à fouiller à droite à gauche
dans les tiroirs, sous les meubles,
C'était son nouveau passe-temps favori,
elle ne cessait de penser à l'indien...
Elle avança vers le saint des saints; le bureau de son Père!
Interdiction absolue de toucher à ses reliques archéologiques
elle voulait quand même examiner de plus près un vase égyptien datant du second empire
et escalada maladroitement le meuble
c'était la première fois qu'elle contemplait d'aussi près la frise peinte sur le vase antique;
une belle égyptienne,
une déesse surement,
Déesse ailées, portant une coiffe à tête de cobra
le dessin était à moitié érodé par le temps;
fascinant,
le vieil escabot craqua soudain et la renversa en arrière
elle se retint machinalement à l'étagère et tout valsa et s'écrasa sur un bureau en acajou!
Les dossiers d'affaires paternels s'envolèrent un peu partout...
Un papier se posa comme une feuille morte au sol, devant son nez;
"...Adoption d'orphelin - nom des parents: Maxime Adams Wasbburd - Mary Adams Wasbburd
décide en ce jour du 30 Janvier 1950 à 20:43 d'adopter "Thia" à l'âge de 3 ans
et portera le nom de Thia Adams Wasbburd..."
Tout s'effondra autour d'elle
Ses parents n'étaient pas ses parents
Elle resta un long moment prostrée dans les débris de vases s égyptiens...
Il lui était formellement interdit de quitter la maison
Mais tout son corps brûlait d'enfreindre cette loi!
et l'extrême vide de la solitude...
et puis bientôt, la colère,
Comme si la fuite dans la forêt pouvait être la seule issue de secours!
Elle courue dans la cuisine, ouvrit le placard
et engouffra quelques vivres dans un sac en bandoulière
Elle en prit pour plusieurs jours au cas où et emporta un sac de couchage
Elle ouvrit la baie vitrée, escalada le rebord de sa chambre
et se jeta au dehors puis fila vers la piste pare-feu qui s'enfonçait dans le parc national.
Elle grimpa et grimpa en essayant de retrouver le chemin de la caravane du vieil ermite
Mais ne trouva rien d'autre que de grands séquoia à perte de vue,
un lynx, des grillons et un lièvre qui s’enfuyaient en sautillant.
Elle changea de direction, hésita,
puis changea à nouveau et dans la fraîcheur du crépuscule,
et sous les hululements de la chouette
Elle se perdit!
Perdue dans la Forêt
A la tombée du jour,
à nouveau, elle fut saisie par le soleil
qui se couchait entre deux beaux pins...
Une vision qui semblait lui venir du fond des ages...
Thia, enivrée par les forts parfums d'épicéa,
et la fraîcheur de la rivière,
survivait depuis une semaine sur les hauteurs sauvages
au milieu des renards et des Lynx.
Elle examina son sac;
Il ne lui restait plus que quelques barres de céréales.
Plusieurs jours plus tard
un sentiment de franchissement et de libération l'envahit
Elle semblait avoir atteint quelques hallucinantes réalités parallèles.
Des perles phosphorescentes de couleurs se mirent à danser autour d'elle.
Des rayons de lumière flash filaient à tout vitesse
le long de sa colonne vertébrale.
Elle sautait sur le tapis de la forêt encore chaud de l'amour de la terre,
plus vivante que jamais!
Elle pouvait enfin toucher les étoiles, les absorber, les avaler,
Entendre leur assourdissant silence, les enfanter même!
Elle senti la terre entrer par ses pieds
Le parfum des épicéas, l'air pur et le froid de la rivière
avaient fini par lui donner des hallucinations.
Tout semblait possible et nouveau!
Elle marchait à quatre patte, tel un puma en chemise de nuit,
tachetée de boue... Elle se moquait de la boue!
Transportée par la force de la nature et la grandeur du ciel,
elle dansait avec ses amis imaginaires, les bêtes et les elfes...
Soudain,
une tornade de bruit et de vent fit chavirer la cime des hauts pins,
le phare puissant d'un hélicoptère perça la douce et tranquille fourrure des séquoias...
Au loin, à l'orée du bois, les aboiements d'une troupe de chiens sauvages et enragés
brisa la paix et la chaleur de la réserve.
La machine infernale battait la cime des arbres
Thia se redressa sous la tempête des hélices de l'enfer...
Ses yeux de lune firent face au projecteur de la machine volante,
La profondeur du calme naturel avait était été violé par l'artificiel vrombissant
la colère monta!
Elle déchira brusquement sa robe de nuit par pure rage!
Des morceaux de coton blanc s'envolèrent au vent de la furie moderne.
Elle dansa et dansa en rond, presque nue,
la tête au ciel et les pieds sur terre!
Pour la première fois de sa vie, le sang bouillonnait le long de ses membres!
Des milliers de fourmis semblaient renouveler le sang sous sa peau.
Son cœur martelait sa petite poitrine au tétons dressés d'énergie vivante!
Ses pieds terreux battaient les pignes de pins...
Elle n'entendait rien
mais ressentait la symphonie grandiose et furieuse de la vie!
Thia poussa un cri de guerre semblant venir des entrailles de l'histoire!
Un jeune garde forestier, chapeau de confédéré sur la tête,
un écusson sur la pochette de sa chemise à l’effigie d'un sapin
fût le premier à arriver sur les lieux.
Il se jouait là l'une des scènes les plus sauvages qu'il lui ai été donné de voir.
Sensible à la nature et ardent défenseur des animaux,
il était l'un des plus jeune recru de la compagnie,
et avait sauté de joie après avoir obtenu son accréditation de garde forestier.
Embarqué dans le premier autocar en direction de la petite ville de Creek Valley
pour y rejoindre son poste, jamais il n'avait été préparé à pareille découverte!
Il resta figé, devant cette enfant
cette fille devenue louve
terrifié,
il approcha doucement
doucement
en tendant un bras...
-Mademoiselle?
Thia poussait des cris sauvages
Les yeux révulsés, battant l'air de ses mains
Il appela les renforts par radios
et bientôt c'est toutes une meute d'hommes en uniforme qui se jeta sur elle!
Les parents de Thia, mort d'inquiétude à l'idée de retrouver leur fille inanimée,
estropiée dans un fossé ou dévorée par l'ours de Californie aperçu dans la région,
attendaient le rapport du shérif, tremblant de peur,
se consolant comme il pouvaient l'un contre l'autre...
Soudain celui-ci débarqua sur le pas de la porte du commissariat
après s'être débarbouillé dans un lavabo,
il se passa un torchon sur le front en reprenant sa respiration;
et retira son chapeau Stetson
- Votre fille à été retrouvé!
Mais il y a autre chose;
J'ai bien peur qu'elle soit dans un état de...
Afin... Une sorte de crise...
estropiée dans un fossé ou dévorée par l'ours de Californie aperçu dans la région,
attendaient le rapport du shérif, tremblant de peur,
se consolant comme il pouvaient l'un contre l'autre...
Soudain celui-ci débarqua sur le pas de la porte du commissariat
après s'être débarbouillé dans un lavabo,
il se passa un torchon sur le front en reprenant sa respiration;
et retira son chapeau Stetson
- Votre fille à été retrouvé!
Mais il y a autre chose;
J'ai bien peur qu'elle soit dans un état de...
Afin... Une sorte de crise...
L'Asile
Elle s'éveilla et ouvrit de petit yeux embrumés
Tout était noyé de lumière blanche.
Encore sous l'effet de l'éblouissement,
Thia referma les paupières et posa une main sur l'un des murs blancs
et avança à tâtons
Cela semblait souple, mou, capitonnée
Elle se leva et fit le tour en caressant les murs, la texture était agréable...
Elle rouvrit les yeux et découvrit avec effroi sa captivité;
prisonnière d'une pièce étroite de 10 mètres carré, sans ouverture
Elle appela
personne ne répondit,
Elle appela encore
personne
puis face à cette méprise injuste
commença à battre le sol avec ses points
puis de plus en plus fort
elle accéléra la cadence jusqu’à pousser le cri le plus déchirant de toute sa vie
et se déchaîna contre le sol, les murs, les poussant de toutes ses forces
"faire céder les murs" se répétait-elle...
La crise allait en s'aggravant
Un médecin jeta un œil unique par le hublot de la porte capitonnée
4 surveillants taillés comme une armoire entrèrent en urgence dans la pièce,
armée d'une seringue et d'une camisole
Thia se débattait telle une furie dans les bras des gardes en blouses blanches
une énergie prodigieuse venue du fin-fonds des âges,
venue du fond de la terre et des séquoia géants
projeta les colosses contre le mur!
Trois autres se jetèrent sur elle et lui enfilèrent la camisole
Piqûre après injection
Injection après piqûre
Attachée par des sangles
Thia plongea dans l’inconscience
Un sommeil sans rêve
Le néant.
Elle s'éveilla à nouveau, avec un mal à la tête,
grimaçant, elle ouvrit de petit yeux embrumés; tout était noyé de lumière blanche.
Encore sous l'effet de l'éblouissement et abrutie par les calmants
Thia referma les yeux et posa une main sur l'un des murs blancs
Cela semblait souple, mou, capitonnée
Elle se leva complètement engourdie
marchant avec mal-aisance
et fit le tour en caressant les murs,
Elle découvrit avec effroi son état captive
prisonnière d'une pièce étroite de 10 mètres carré sans ouverture
-ça recommence! pensa-t-elle
Elle s'effondra au sol une nouvelle fois
plusieurs heures passèrent
Elle ne s’intéressait plus aux plateaux repas qui lui était glissé sous la porte
autant jeter de la viande comme à un vulgaire animal de zoo
Elle jeûna pendant 5 jours...
Un œil unique apparu derrière le hublot chaque matin,
et Thia compris, que pour sortir d'ici,
il allait falloir collaborer...
grimaçant, elle ouvrit de petit yeux embrumés; tout était noyé de lumière blanche.
Encore sous l'effet de l'éblouissement et abrutie par les calmants
Thia referma les yeux et posa une main sur l'un des murs blancs
Cela semblait souple, mou, capitonnée
Elle se leva complètement engourdie
marchant avec mal-aisance
et fit le tour en caressant les murs,
Elle découvrit avec effroi son état captive
prisonnière d'une pièce étroite de 10 mètres carré sans ouverture
-ça recommence! pensa-t-elle
Elle s'effondra au sol une nouvelle fois
plusieurs heures passèrent
Elle ne s’intéressait plus aux plateaux repas qui lui était glissé sous la porte
autant jeter de la viande comme à un vulgaire animal de zoo
Elle jeûna pendant 5 jours...
Un œil unique apparu derrière le hublot chaque matin,
et Thia compris, que pour sortir d'ici,
il allait falloir collaborer...
Ils voulaient étouffer ses montées d'énergie de VIE incontrôlables
pourtant;
hurler comme une louve à la Lune, danser, tournoyer avec les papillons, plonger dans la rivière
se rouler dans la poussière, sentir l'herbe fraîche sous ses pieds,
balbutier des choses incompréhensibles...
c'était ça la vrai vie!
Un beau jour, la porte capitonnée s'ouvrit
une infirmière, lunette sévère vissée sur le nez, apparue sur le pas de la porte.
-Mademoiselle Thia Adams Wasbburd?
pas de réponse
l'infirmière se souvint de sa mauvaise audition et fit un geste impérieux de la main
Thia quitta enfin l'affreux sas blanc,
elle n'entendait pas
elle ressentait...
Un nouveau monde s'ouvrit à elle derrière cette porte blanche...
un monde de malades psychiatriques; une vingtaine de cas dont
Berta la dinde, Roger-Jil, Armoire à farces, P'tit Louis, Fac de Philo
lui firent une haie d'honneur
et l’accueillirent en héroïne romaine descendant les Champs Eliseum
applaudissant jetant des morceau de papiers en guise de pétales de roses
et poussant des gloussements hérétiques de victoire!
-Silence je vous prie!
l'infirmière de garde resta stoïque
et glissa une clef dans une serrure, ouvrit une porte et lui présenta sa chambre
-Mademoiselle, il est bien convenu que si par malheur vous deviez avoir une nouvelle crise
vous seriez reconduite immédiatement en camisole."
Nous sommes bien d'accord? Traduisez!
dit-elle en se tournant vers un infirmier parlant la langue des signes
Aux débuts des années 60, ça ne plaisantait pas dans les hôpitaux psychiatriques.
Thia, intimidée, se contenta de hocher la tête positivement
Elle jeta un œil interrogateur au dessus de l'épaule de l'infirmière
Berta la dinde, Roger-Jil, Armoire à farces, P'tit Louis, Fac de Philo
et Grand fil souriaient comme des ahuris les yeux pétillant d'admiration
dans l'un de leur plus religieux silence.
-Allez allez!! Le spectacle est terminé! regagnez vos chambres je vous prie!
Lança Mme Simons, l'infirmière en chef
l’hôpital s'endormit
L'Appel du Sinaï
Une jeune femme dans le plus simple appareil,
agenouillée devant une plantes tropicales rares,
Tout à coup la visions changea
la jeune femme courrait dans les hautes herbes semblant fuir quelques prédateurs
les éclats de rire se transformèrent en cris affolés,
Il voulu la rassurer, la sauver...
mais Il ne pouvait distinguer son visage...
Vautré au fond de son confortable fauteuil en cuir noir capitonné sur un châssis en ébène,
Le vieil homme d’affaire revint à lui,
rappelé par la dure réalité des méandres compliqués de ses affaires.
Il invoqua un moment, de ses yeux perçants,
la couverture nuageuse qu’il survolait à bord de son learjet privé
qui filait à 900 km/h dans le ciel limpide au dessus de tous,
à 35 milles pieds d’altitude.
Il saisit sa canne au paumons argenté, prit appuis dessus, se leva,
et ouvrit la mallette noire remit quelque temps plus tôt par son major d'homme,
en sortit un document archéologique très ancien...
Les yeux clair du vieux capitaine d’industrie scrutait chaque ligne à la recherche d’indices.
Soudain il cru apercevoir quelque chose
un symbole qui apparaissait. Il ne semblait pas étonné.
"...deux cèdres libanais et un emblème solaire au centre..."
A travers ses yeux transparents on pouvait déceler une grande activité fébrile.
Un milliers de pensées se bousculaient dans son esprit...
Le téléphone sonna
il plia son dossier
et décrocha
"-Oui?"
-Au delà des nuages...
-Vole le phœnix...
...Jack?
-Nous avons retrouvé les tablettes de Sumer dérobée à Bagdad!!
Elles se trouve à l’ermitage du Mont Sinaï
Au monastère de Sainte Catherine!
-Magnifique! Mais que diable font-elle là bas? Vous êtes sur place?
-Oui
-J'arrive tout de suite!
Le vieux dignitaire raccrocha le combiné et décrocha l'interphone de l'avion
-Commandant, nous modifions notre plan de vol,
destination l'aérodrome du Sinaï en Égypte je vous prie!
9
Le Lord raccrocha l'interphone
et interrogea la surface des nuages à travers le hublot
de nouvelles visions venez le tarauder...
il était l'image de la réussite
de la complète maîtrise et de l'érudition
à la tête d'un empire immense
possédait la notoriété
possédait le monde entier,
pourtant face à cette vision
Le souvenir de cette femme perdue;
il se senti aussi désarmé
que le dernier des miséreux...
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Le Lord raccrocha l'interphone
et interrogea la surface des nuages à travers le hublot
de nouvelles visions venez le tarauder...
il était l'image de la réussite
de la complète maîtrise et de l'érudition
à la tête d'un empire immense
possédait la notoriété
possédait le monde entier,
pourtant face à cette vision
Le souvenir de cette femme perdue;
il se senti aussi désarmé
que le dernier des miséreux...
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Alexandre Keyland - [email protected]